Le collectif a énormément d’avantages : augmentation des revenus pour les membres qui le composent, travail en équipe, accès à des projets plus larges et ambitieux qu’en solo...
Mais très rapidement, les membres s'interrogent : Comment organiser le collectif ? Comment établir un modèle qui lui permettra de grandir, de gérer les disponibilités de chacun, et de pérenniser son activité ?
Dans cet article, nous verrons quelles sont les solutions pour organiser et gérer son collectif.
I. Définir les règles d’adhésion et de gouvernance du collectif
II. Organiser la gestion des projets
III. Mettre en place un modèle économique
Généralement, les collectifs se créent autour de 2 à 3 membres. Très vite, ces membres vont chercher à faire grandir le collectif afin d’augmenter le nombre de projets menés par le collectif.
En grandissant, le collectif sera confronté aux sujets suivants : définir les règles de prise de décision (gouvernance), et les règles d’adhésion au collectif.
Comment définir un système de prise de décisions dans le collectif ?
Au sein d’un collectif, certaines décisions sont critiques : l’adoption de règles d’organisation structurantes (cooptation d’un nouveau membre, type de missions et clients adressés, nom du collectif, éléments de communication…)
Pour s’assurer que les décisions sont prises en accord avec la volonté des créateurs du collectif, deux types de systèmes sont généralement mis en place.
Dans ces collectifs, la prise de décision est 100% démocratique. Chaque membre peut mener une initiative et la soumettre au vote des autres membres.
Pour éviter de soumettre des décisions sans importance au vote collectif, les initiatives sont classées en 4 catégories :
Dans une organisation plus verticalisée, les membres du collectif vont être “catégorisés” dans différents rôles ou niveaux de responsabilités. Selon leur rôle, ils seront en capacité de contribuer à la prise des décisions impactantes pour l’ensemble des membres, sans avoir besoin de passer par une consultation générale (comme c’est le cas dans une organisation centralisée).
Lorsque le collectif commence à s’élargir, il doit également mettre en place des règles d’adhésion pour s’assurer de la motivation et de l’implication de chacun des membres.
Ces règles peuvent inclure :
Il est également nécessaire de mettre en place un système de recrutement ou de cooptation pour s’assurer du maintien du niveau de professionnalisme de l’ensemble du collectif.
À titre d’exemple, le collectif Crisp a mis en place le process bien défini. Pour rejoindre le collectif, un candidat remplir l’ensemble des critères suivants :
D'autres collectifs comme Happydev sont prêts à accueillir un nouveau membre lorsque 3 membres parrains ont approuvé son adhésion.
Une fois que l’adhésion et la prise de décision dans le collectif sont bien structurées, il reste encore à organiser la gestion de projet : avant-vente, affectation des projets, coordination et communication avec le client.
Ce modèle est le plus répandu chez les collectifs où le niveau d’expertise de chaque membre est homogène.
Pour faciliter la coordination sur les projets, un des membres se positionne en tant que leader de projet et prend à sa charge la communication avec le client.
Les membres du collectif se positionnent sur les projets entrants en fonction de leurs disponibilités. Ceux qui ont la plus grande appétence pour la relation client seront mobilisés pour gérer l’avant-vente et la coordination, tout en conservant également une implication significative dans l’exécution de la mission.
Ce modèle est intéressant pour les collectifs formés par un noyau de membres avec une forte notoriété. Dans ce cas-là, il arrive que les clients viennent pour travailler en direct avec l’un de ces membres.
Pour faire grandir le collectif, les membres de noyau ont la possibilité de recruter et de former de nouveaux membres à l’exécution des projets. En revanche, la phase d’avant-vente et la coordination avec le client sont toujours menées par les membres du noyau (qui arrivent à dégager du temps pour gérer davantage de projets en se retirant de l’exécution).
Au sein du collectif, il existera alors 2 fonctions distinctes :
Il est important de bien définir le modèle économique pour refléter dans le partage de la valeur les différents rôles, niveaux d’implication, et expertise de chacun des membres.
Pour cela, il existe à nouveau plusieurs options :
Chaque membre définit un TJM personnel et vient facturer sa prestation au sein de la mission du temps passé sur la mission
Le collectif définit un TJM unique, appliqué par l’ensemble des membres. Chaque membre doit ensuite verser un pourcentage au collectif, qui sera utilisé pour contribuer à son expansion et rémunérer certains membres pour leur implication supérieure dans les phases d’avant-vente ou dans la coordination des projets.
Chaque membre peut être rémunéré à hauteur de son TJM individuel (option 1), ou alors à hauteur de sa contribution estimée et un pourcentage de la mission reviendra au collectif (plus proche de l’option 2).
En grandissant et en générant du revenu commun, le collectif peut également offrir des avantages à ses membres : mutualiser les coûts communs (en prenant par exemple à sa charge le paiement de certains outils et abonnements), organiser des événements communs (séminaires, soirées, workshops)...